Confidences de Maman : On m’annonce que je vais faire une fausse couche tardive

Confidences de Maman : On m’annonce que je vais faire une fausse couche tardive

Publié le 25/02/2022
Catégories : Bébé à l'hôpital , Etre parents de prématurés

Julie a vécu le pire pendant sa grossesse, on lui annonce que le bébé qu’elle porte ne restera pas longtemps accroché, elle risque une fausse couche tarive…qu’il fallait se préparer au pire ! Julie et son conjoint continuent d’avancer avec cette nouvelle, la peur au ventre…une grossesse parsemée de hauts et de bas, qui finira bien ! Découvrez son histoire et celle de Sacha, né à 31SA et qui a aujourd’hui 18 mois.

"Après avoir pris la décision de fonder une famille, il aura fallu à peine 6 petits mois pour avoir ce beau « + » sur le test de grossesse ! Je n’ai pas eu de difficulté pour tomber enceinte. On a pris cette nouvelle comme un cadeau ! Depuis que je suis petite j’ai toujours idéalisé le fait d’avoir des enfants, c’était vraiment quelque chose d’évident pour moi. 

Le début de grossesse n’a pas toujours été évident suite aux nombreuses nausées quotidiennes mais ce n’était rien, on était heureux, on allait devenir parents. Mais un jour tout à basculé…un matin en plein préparatif de l’annonce du secret de notre petit bébé, je me rends compte que je perds du sang. Je préviens immédiatement la maternité, je suis prise en charge aussitôt et personne ne comprend. En effet j’ai réalisé une échographie deux jours auparavant afin de découvrir le sexe de notre bébé, check-up complet, rien a déclarer !

Après plusieurs examens on nous annonce que le placenta n’est pas remonté, mais que ce n’est rien de grave, on me garde en observation. Une gynécologue arrive dans ma chambre et m’annonce que je vais faire une fausse couche tardive, que ce n’est qu’une question de jours. Mon monde s’écroule je ne comprends plus, on me laisse sortir et nous sommes clairement dépassés par les événements. Je sens mon bébé bouger constamment et je me persuade que c’est dans ma tête.
Après cette péripétie notre famille nous fait la surprise de venir et de quand même découvrir le sexe ! C’est un garçon ! Mais je n’arrive pas à réagir, j’ai toujours voulu un petit garçon, j’en ai rêvé de ce moment et pourtant… je sais que je vais le perdre…alors on ne dit rien à nos proches et on attend…

Quelques jours plus tard, j’ai rdv avec mon gynécologue, je lui explique que je sens encore mon bébé, mais que je vais le perdre. Il ne comprend pas, me rassure, me dit que mon bébé va bien, même très bien, qu’il a un très bon poids et que ça ira. S’en suivra plusieurs hospitalisations, plusieurs saignements. Mais moi j’y croyais, je croyais ce que les médecins me disaient : j’irais jusqu’au bout de cette grossesse.Une grossesse que je vis à huis clos, je suis alitée en plein confinement.  Très peu de mes proches m’ont vu enceinte, d’autres pas du tout. Mais on s’accrochait tous les trois.

Après une énième hospitalisation de 48h après des épisodes de saignements, on me fait des piqûres de corticoïdes afin de maturer les poumons de bébé. Je ne comprends pas vraiment sur le moment…Je finis par rentrer à la maison me sentant très fatiguée, plus fatiguée que d’habitude. Alors ce lundi 27 juillet je me couche très tôt et je dis à mon conjoint « je ne le sens pas, je suis trop fatiguée, je ne comprends pas ce qu’il se passe j’ai l’impression que mon corps va lâcher » je finis par m’endormir.
Et je me réveille avec l’impression de me faire pipi dessus, je vois énormément de sang mais j’étais tellement dans un état second que je décide de me recoucher et que ça doit simplement être un mauvais rêve ! Mais rien y fait, je décide d’aller aux toilettes et là je me rends compte que si c’est bien vrai, je suis littéralement pleine de sang. Mes draps, le sol, mais je ne comprends toujours pas…J’ose à peine réveiller mon conjoint, il va prendre peur… je me dis que ça y est cette fois je l’ai perdu.
On file aux urgences mais je sens mon bébé bouger, je suis prise de violentes contractions dans le dos. Mais je ne dis rien, ça va passer…On me prend en charge rapidement, on m’annonce que je vais être transférée dans un autre hôpital et que j’y resterai probablement jusqu’à mon accouchement. Tout s’écroule je ne comprends pas j’ai tout fait, je ne bougeais plus j’étais alitée presque toute ma grossesse et ça n’a pas marché…Un gros sentiment de culpabilité m’envahit !
Après plusieurs examens et injections pour diminuer les contractions. On m’annonce qu’il n’y a ni de place à Rennes, ni à Vannes, ni à Brest. Je vois mon conjoint spectateur d’une scène qu’il n’assimile pas. Mais là tout bascule. Finalement on m’explique que je ne serais pas transférée...On me dit que c’est moi qui ne vais pas bien, je perds trop de sang et mon rythme cardiaque et celui du bébé ralentissent. Il n’y a plus de temps à perdre, un code rouge est lancé, la césarienne d’urgence inévitable.
Mon cerveau s'arrêta, je n’ai pas entendu mon bébé pleurer, j’entendais les infirmières me demander si je l'entendait, mais non je n’entendais rien, je ne comprenais plus. Après une grosse hémorragie, j’ai pu rejoindre la salle de réveil, mais sans mon bébé.

Sacha est né à 31SA, le 28 juillet 2020 à 6h55.
Transféré à 13:30 dans un autre hôpital, je ne l’aurais vu qu’à 1:30 presque 24h après…

- Photo personnelle - 

Ça été dur, très dur, on était spectateur de la situation, on ne posait aucune question, on était dans l’observation. Comme si on avait basculé dans un autre monde et que plus rien d’autre n’existait. On ne savait rien de la prématurité, mais on a tenu bon pour Sacha. Une vie désormais rythmée par le bruit des machines, des seringues de lait à donner, dès bradycardies. On a presque l’impression de devenir les soignants de notre bébé avec une aide précieuse des soignants. Ils nous aident à faire connaissance avec cette prématurité mais surtout avec notre bébé. 

- Photo personnelle - 

La prématurité est un combat, le tire allaitement était une évidence ! Mon désir d’allaiter était là depuis ma grossesse mais encore plus à la naissance de Sacha. C’était la seule chose que je pouvais faire pour l’aider .. même si ça n’a pas été simple, mettre un réveil pour tirer son lait alors que son bébé n’est pas là avec nous à la maison, ça n’a pas été chose facile tous les jours. 

Après 40 jours de stress, de combat, d’amour, de culpabilité, de câlins, de peau à peau, nous sommes enfin sortis et la suite de notre histoire peut continuer...La première chose qu’on a pu retenir c’est le courage et la détermination de ces bébés si petits et si fragiles mais qui se battent d’une main de maître. C’est une sacrée leçon de vie, un sacré parcours. 

Aujourd’hui avec du recul, on recommencerait tout de la même façon. Il a fallu faire le deuil de cette culpabilité, apprendre à s’aimer en tant que maman. Mais ça c’est grâce à Sacha, ce petit être qui nous a donné la meilleure leçon de notre vie. Mais on n'y est pas arrivés seuls, les infirmières nous ont tellement donné, on a été aussi très entourés par ma belle-sœur qui a été d’une aide incroyable. Je pense qu’on n’aurait pas pu surmonter tout ça de la même façon sans elle !
Je n’ai pas forcément de conseils à donner à part s’écouter, se faire confiance et surtout faire confiance à son bébé. D’être également bien entourée, car la prématurité est souvent peu connue et mal comprise. Ce n’est pas qu’une naissance la prématurité, c’est bien plus !

Aujourd’hui Sacha est un petit garçon qui se porte bien, qui est souvent plus fragile. On nous répète encore aujourd’hui qu’on ne sait pas comment il pourra évoluer mais on vit au jour le jour, on se fait confiance et on lui fait confiance. C’est notre rayon de soleil, il nous apporte bien plus que ce que nous avons vécu !"

- Photo personnelle -

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