La naissance prématurée de Lya, née à 27 semaines
Publié le
12/12/2022
Catégories :
Bébé à l'hôpital
, Bébé grandit
, Etre parents de prématurés
Je m’appelle Pauline, je suis maman d’une petite Lya qui a eu 3 ans le 29 octobre 2022.
Je vais vous raconter notre histoire.
"Avec son papa nous décidons de mettre en route notre mini-nous en 2019 et pour notre plus grand bonheur, je me retrouve enceinte en avril 2019. Un début de grossesse normal avec quelques nausées et soit disant "des douleurs ligamentaires"...A 15/16 semaines je me plains de maux de dos, maux de reins et j’avais les pieds énormes ! La gynécologue me dit que tout est normal, que mes paramètres sont corrects, et me dit que ce sont des maux de grossesse classiques. Jusqu’à 5 mois, j'ai eu une grossesse tranquille !
Mais très vite, je me retrouve avec des pieds 3 à 4 fois leur taille, des douleurs horribles pendant la nuit , des jambes engourdies, bref je me retrouverais aux urgences 3 fois dans la même semaine pour les entendre me dire : « Madame vous faite une gastro, rentrez chez vous ».
Je rentre donc chez moi et là, la seconde nuit, crise totale. Je ne savais plus respirer et je souffrais le martyre, c’était le 23 octobre 2019, une ambulance vient me chercher et je me retrouve donc au même hôpital, avec la même gynecoloque de garde qui m’avais renvoyé chez moi avec ma gastro !
Ma gynecologue arrive enfin et m’annonce qu'elle va me garder quelques jours et faire une surveillance de monitoring toutes les heures, des analyses d’urine et des prises de sang. Je resterai alors jusqu’àu 27 octobre sans douleur, ni crise. On m’annonce qu'il y a un peu de protéines dans les urines mais rien d’alarmant.
Le 29 octobre à 12h je reçois mon dîner et je me rappelle que c’était du taboulé (je déteste ça !) ! Mon mari étant là avec son sandwich, il me propose d’échanger nos repas et nous mangeons ensemble. Soudainement, une nouvelle crise arrive, mais je sens qu’elle est différente, beaucoup plus dure à gérer et encore plus douloureuse que les autres…Les infirmières arrive et là grosse catastrophe : 41°C de fièvre et à peine 7 de tension. Je vomis, j’ai mal, j ai peur, le monitoring s’emporte, ma fille partait et moi aussi, je perdrais alors connaissance 2 fois.
Ma gynécologue arrive, me prend en charge et m’annonce que ma fille montre de très gros signes de faiblesse, qu'il faut agir vite pour elle, mais aussi pour moi. Je demande ce que j'ai et personne n’est capable de me le dire !
Elle m’annonce qu'ils ne peuvent pas m’accoucher ici, je vais devoir être transférée (je suis actuellement de 6 mois tout juste). Je vous le dit : je suis transférée NON pas en ambulance MAIS en voiture (celle de mon mari) soit disant l’ambulance prendrais trop de temps…
J'arrive donc au CHR de Namur et là on m’attend au service à risque (le MiC plus précisément). Je suis prise en charge immédiatement, mon cerveau se met alors en pause, je vois défiler 6/7 infirmières mais je n’entends rien et je dis oui à tout. Perfusion, sonde, échographie tout y passe et j’entends : "elle est bien mise, on descend au bloc !"
Allongée sur la table, 2 infirmières à mes côtés me rassurant, je demande ce qu'il se passe et elles me disent "restez calme madame ça va aller très vite", puis je m’endors (malheureusement sous anesthésie générale sans le futur papa a mes côtés, car mon état était très très critique).
Je me réveille ensuite quelques minutes ou heures plus tard je ne sais pas...et la première chose qui me vient à la bouche est de demander comment va ma fille, car je ne sais pas l’expliquer mais mon corps était entre deux mondes et je devais choisir de vivre ou de mourir. Mon mari me répond qu'elle va très bien, je décide alors de me battre !
Ma cocotte est née a 27 semaines, elle mesure 33 cm et pese 0,830kg.
Elle est née le 29 octobre 2019 et devais naître le 29 janvier 2020, soit 3 mois en avance.
Je resterais dans le service des grossesses à risque dans un état critique pendant 10 jours, j’ai perdu 17kg. Les infirmières m'expliquent alors que j'avais fait une pré-éclampsie sévère.
Puis, je peux rentrer chez moi, mais sans ma fille bien évidemment...
Notre grande battante restera 87 jours hospitalisée dont 50 jours en soins intensifs et réanimation.
Nous lui rendons visite deux fois par jour, matin et soir et cela tous les jours. Nous faisons ses soins et le peau à peau chaque jours pendant de longues heures.
- Photo personnelle -
Elle a aujourd’hui 3 ans et souffre de trouble de l’oralité alimentaire assez sévères, c’est un mini gabarit mais sa joie de vivre est incroyable et sa force n’a pas de prix ! Nous sommes les parents d’une grande prématurée, d’une grande championne, nôtre championne !
Lya, ma fille et ma force au quotidien sache que je suis tellement fière de toi et de tout ce que tu as accompli. N'oublie jamais d’où tu viens, tu as montré ta revanche à la vie dès ta naissance et tu t’es battue comme pas possible. Soit fière ma championne. Maman.
Voici Lya aujourd’hui car je n’ai pas encore la force de montrer sur les réseaux sociaux des photos d’elle en couveuse, c’est encore trop difficile"