[Regard sur la Science] Un utérus artificiel pour les bébés prématurés !

Cette information a beaucoup circulé sur la toile et dans les médias, essayons de décryter ce qu'est cette innovation qui pourrait changer la vie des bébés pressés ! 

30% des enfants nés à 25 semaines d’aménorrhées sortent de l’hôpital en vie et indemnes. Pour les autres, quelques jours de gestation en plus montrent une différence significative : le taux de survie passe de 30% à 81% chez les bébés nés à 27 semaines. Les chercheurs ont donc essayé de trouver une solution en mettant au point un système de poche des eaux et de placenta artificiel afin de permettre aux grands prématurés de se développer un peu plus. Un défi de taille ! 

Ce nouveau type d’incubateur est formé d’un sac plastique transparent stérile, appelé « Biobag », composé d’un liquide similaire au liquide amniotique d’un utérus humain. Le cordon ombilical du fœtus sera connecté à une machine permettant d’oxygéner le sang. Cet utérus artifiel permettrait aux bébés prématurés de pouvoir prolonger le développement de leurs poumons (qui ne sont pas encore matures et autonomes lorsqu'un enfant né prématuremment).

Pour le moment, cet appareil a été testé sur 8 fœtus d’agneaux dont le développement était semblable à un fœtus humain de 22 semaines. Ils y ont été placés durant un mois.
Les  chercheurs ont constaté des résultats plus que prometteurs : les poumons et les cerveaux des agneaux se sont développés, la circulation du sang est devenue stable, ils ont appris à avaler, bouger, et ouvrir les yeux.
Ces résultats sont positifs pour l’avenir de l’utérus artificiel, qui pourrait être testé sur des humains d’ici 3 ans.

La recherche nécessite encore quelques améliorations, comme la connexion avec le cordon ombilical qui devra être revue car les bébés seront beaucoup plus petits que les agneaux. Il faut également travailler sur un transfert sécurisé dans le "Biobag", et la composition du liquide amniotique devra être améliorée car pour le moment il s’agit seulement d’un mélange d’eau iodée.

L’utilisation de cet utérus ne serait possible qu’après une naissance par césarienne afin d’éviter tout risque de contamination bactérienne (qui peut arriver lors du naissance par voie basse) et encore beaucoup de points sont à soulever, et notamment d'évaluer les possibles effets à long terme.

La science avance...affaire à suivre !