Le bruit perturbe le développement des prématurés
Publié le
06/01/2017
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Bébé à l'hôpital
Une étude le prouve !
"Les bébés prématurés sont vulnérables et fragiles parce que leurs organes sont immatures et qu’il faut les aider à se développer dans un milieu complètement diffèrent du milieu utérin", analyse le Dr Charlotte Casper de l’unité de néonatalogie de l’Hôpital des enfants de Toulouse. Il est donc important que le service de néonatalogie dans lequel naissent les bébés soit adapté à leur bon développement. Or, une étude réalisée par des chercheurs de l’université de Genève, aidés par l’équipe de néonatalogie de Grenoble, démontre que le bruit des hôpitaux aurait des conséquence négatives sur le développement sensoriel des prématurés. En effet, celui-ci « perturberait le développement des compétences tactiles des prématurés ». Lorsque bébé vient au monde, il subit un véritable choc : alors qu’il a passé les premiers mois de sa vie dans le ventre de sa maman, bien au chaud, confortablement installé et à l’abri de la lumière, il bascule dans un environnement lumineux et bruyant, tout à fait à l’opposé de ce qu’il avait connu jusqu’à maintenant.
Pour un bout de chou prématuré, vulnérable et fragile, cela stimule des zones cérébrales qui ne sont pas encore matures. Ce choc est d’autant plus violent qu’il est exposé aux bruit des pompes de nutrition, du cardioscope, du respirateur…sans compter les nombreuses alarmes.
Une expérience a donc été réalisée avec 63 nouveau-nés, répartis aléatoirement dans un milieu silencieux ou bruyant. Le test comprenait 2 phases. La première, la phase dite d’habituation consistait à placer un petit objet (prisme ou cylindre) dans la main du bébé. Les chercheurs observent que plus le bébé s’habitue à l’objet, moins longtemps il le garde dans sa main. Viens ensuite la phase de test (réaction ou non à la nouveauté). Il s’avère alors que les nourrissons placés dans l’environnement bruyant mettent plus de temps à s’habituer à l’objet et à faire la différence entre les 2 formes que les bébés placés au calme. Leur capacité tactile est donc perturbée.
Des décibels bien supérieurs aux normes recommandées
Edouard Gentaz, un des auteurs de l’étude explique que « beaucoup de services de néonatalogie ont des niveaux sonores bien supérieurs aux normes recommandées par l’Académie Américaine de Pédiatrie, soit 45 décibels » Et les conséquences pour le bébé ne sont pas à prendre à la légère, elles perturbent :
- son sommeil
- sa fréquence cardiaque ainsi que ses capacités d'autorégulation qui lui permettent de se calmer en cas de stress
Pour conclure, l’une des chercheuses Fleur Lejeune s’interroge sur « l’impact à long terme d’une telle stimulation auditive sur leur développement neurologique ». Encore bien des questions ! Mais heureusement de nombreuses études sont menées à travers le monde pour la prise en charge des tout-petits évoluent chaque jour un peu plus !